Dimitri El Murr est professeur des universités au Département de philosophie de l’Ecole Normale Supérieure. Il est ancien élève de l’E.N.S. et a été maître de conférence à l’université Panthéon-Sorbonne de 2007 à 2017. Ses recherches portent sur l’histoire de la philosophie antique, notamment sur Socrate, Platon et la réception du platonisme politique dans l’Antiquité et au-delà. Parmi ses publications : L’Amitié (GF-Flammarion, 2001) ; Aglaïa. Autour de Platon. Mélanges offerts à Monique Dixsaut, (en collaboration avec A. Brancacci et D.P. Taormina, Vrin, 2010) ; La Mesure du savoir. Études sur le Théétète (Vrin, 2013) ; The Platonic Art of Philosophy (avec G. Boys-Stones et Ch. Gill, Cambridge University Press, 2013). Son dernier livre s’intitule Savoir et Gouverner. Essai sur la science politique platonicienne (Vrin, 2014).


Une cité désirable et réalisable : Platon et l’utopie

La République de Platon est-elle une utopie ? À cette question, l’exégèse a, au cours de l’histoire, apporté des réponses contrastées, faisant de Platon le défenseur du totalitarisme avant la lettre ou au contraire le libérant de cette accusation au motif que la cité idéale ne serait en définitive qu’une utopie. Je montrerai que la conception que Platon se fait de la possibilité de la réalisation de l’idéal ne se laisse pas enfermer dans cette alternative.