Élise Marrou, ancienne élève de l’ENS-Ulm, agrégée de philosophie et docteure en philosophie contemporaine, enseigne à Sorbonne Université. Spécialiste de Wittgenstein, elle travaille sur les formes modernes et contemporaines du scepticisme et sur les transformations contemporaines de la subjectivité. En collaboration avec Lambert Dousson, elle a récemment traduit Politique de l’autonomie musicale de Lydia Goehr (La Rue Musicale, 2016).


Prendre la parole comme on a pris la Bastille

« Il s’est produit ceci d’inouï : nous nous sommes mis à parler. Il semblait que c’était la première fois. » Historien de profession et témoin des événements de mai 68, Michel de Certeau a analysé la révolution 68 comme une révolution de la parole elle-même. C’est ce cheminement de « la prise de parole » à « la parole reprise », ses implications pour la compréhension de l’événement et de l’écriture de l’histoire dont nous voudrions nous faire l’écho ici.