Pierre Fasula est agrégé, docteur ès philosophie de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et chercheur associé dans cette même université. Il est l’auteur d’une thèse consacrée au philosophe Ludwig Wittgenstein et au romancier Robert Musil, en cours de publication aux éditions Vrin. Ses recherches ont porté sur l’articulation entre philosophie morale et philosophie de la littérature, et s’orientent actuellement vers la question du ressentiment. Elles s’appuient sur la tradition wittgensteinienne et pragmatiste, développée notamment au séminaire Wittgenstein de Paris 1, dont il est co-organisateur avec Christiane Chauviré et Sandra Laugier.
Légitimité du ressentiment ?
Dans quelle mesure le ressentiment peut-il être légitime ? Sa condamnation contemporaine, qui s’inspire souvent de Nietzsche ou de Max Scheler, masque peut-être la légitimité de certaines formes qu’il prend, ou en tout cas la nécessité de suspendre son jugement, quand il provient d’une expérience bien réelle de violence radicale, d’oppression ou de domination. Peut-on vraiment demander à une victime de ne plus être dans le ressentiment ? On distinguera donc des cas, tirés de l’histoire mais aussi de la sociologie et de l’anthropologie, en vue d’une évaluation de ce sentiment – évaluation de sa légitimité mais aussi évaluation de ses vertus intellectuelles : le ressentiment n’est-il pas censé pousser à la mauvaise foi, voire à la paranoïa ?
Conférence, 20 min