Normalienne, agrégée et docteur en esthétique, Clélia Zernik est professeur de philosophie de l’art aux Beaux-Arts de Paris depuis 2011. Ses premières recherches portent sur la relation entre art et sciences, telle qu’elle est élaborée par les psychologues de l’art et par les phénoménologues (cf. Perception-cinéma, Vrin, Paris, 2012 ; L’œil et l’objectif, Vrin, 2014). Celles-ci s’orientent désormais vers le cinéma (Les Sept samouraïsd’Akira Kurosawa, éditions Yellow Now, Paris, 2013) et l’art contemporain japonais, ainsi que vers la question de la doublure des images et de celle des fantômes (L’attrait du fantôme, avec Eric Zernik, éditions Yellow Now, Paris, à paraître 2019).
Les couleurs du fantôme
Si « le sommeil de la raison engendre des monstres » (cf. Francisco de Goya, Caprice 43), il est peut-être temps pour le philosophe noctambule de se tourner vers ces créatures hybrides que sont les spectres et les fantômes. La question qui nous occupera cette nuit du 16 novembre sera non pas tant celle de l’existence des fantômes que celle bien en aval de ses couleurs. Nous verrons que la figure du fantôme au corps exsangue et à la blancheur immaculée est loin d’être la plus répandue et qu’au contraire les fantômes sont souvent rouges, verts ou violets. Et dès lors il faudra se demander comment ces fantômes bariolés peuvent s’immiscer dans cet espace dans l’espace, dans cet espace liminal qui est le leur, entre la présence et l’absence.
Conférence, 20 min