Plínio PRADO, philosophe, docteur d’État ès lettres, enseigne à Paris. A écrit entre autres : Sistere. Proust et l’aspect tonal (1997) ; De l’art de juger. Wittgenstein après Kant et Freud (1998) ; Exercices de dépropriation. Pessoa, la littérature et la philosophie (2006) ; In-between/Entre-deux. Distentio est vita mea (2008) ; Le Principe d’Université (2009) ; Le sentiment du différend. Lyotard lecteur de Wittgenstein (2011) ; Austauschbarkeit (Bologna Bestiarium) (2013) ; Figures de l’« anti-universitaire ». Barthes, Foucault, Lacan (2015) ; Être étranger chez soi (2016).


L’émoi de Mai : peut-on en parler aujourd’hui sans le trahir ?

Si Mai 68 fut un événement, alors il échappe à la mise en représentation, lui qui s’attachait à ce qui « souffre d’être représenté ». En parler aujourd’hui dans les colloques, sur les plateaux, en remettant la chose en scène, objet à circuler sur les réseaux communicationnels, ce serait donc manquer l’émoi de Mai : parer son événement. Dès lors tout le monde peut en faire à bon compte son affaire. En Mai 2018, dans la nuit de la philosophie et de la politique, tous les chats sont gris.