Ancienne élève de l’École Normale Supérieure-Ulm, agrégée de philosophie, docteure en philosophie politique et habilitée à diriger les recherches, Ninon Grangé enseigne la philosophie politique à l’université Paris 8. Ses recherches portent sur la guerre, sur les fictions politiques et sur les entités collectives. Elle s’intéresse également aux représentations filmiques et aux rapports entre concepts et images. Elle travaille actuellement à un livre sur l’état d’exception (ENS-Éditions, à paraître en septembre 2018). Elle a publié Oublier la guerre civile ? Stasis : chronique d’une disparition, (Vrin-EHESS, « Contextes », 2015) et De la guerre civile, (Armand Colin, « L’inspiration philosophique », 2009). Elle a dirigé Carl Schmitt : nomos, droit et conflit dans les relations internationales (Presses Universitaires de Rennes, 2013) ; Penser la guerre au XVIIe siècle (Presses Universitaires de Vincennes, 2013) ; Hannah Arendt, de la théorie politique aux relations internationales (avec P.-F. Moreau and F. Ramel, Araben, revue en ligne, GREPH, n°6, octobre 2011) ; Le souci du droit. Où en est la théorie critique ? (avec H. Bentouhami, A. Kupiec, J. Saada, Sens & Tonka, 2010).


Fiction et réalité : par-delà les nuages, des « nouveaux réalismes » ?

La remise en question du monde – physique et social – souvent s’est réduite politiquement à l’injonction pragmatique de revenir à la réalité. Par l’écart, l’étrange, le baroque, le rapport entre fiction et réalité doit être reposé : la dialectique du familier et de l’étranger, les réalistes-illusionnistes, les effets du piano de Flaubert… sont autant de pistes pour dénouer les néo-réalismes qui n’ont pas fleuri que dans le cinéma italien d’après-guerre, et pour nouer les réalismes de l’impossible.