Jean-Baptiste Brenet est professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Médiéviste, il enseigne la philosophie arabe. Parmi ses publications récentes : Averroès l’inquiétant, Paris, Belles Lettres, 2015 ; Je fantasme. Averroès et l’espace potentiel, Lagrasse, Verdier, 2017 ; Avicenne (?), Epître sur les prophéties, introd. O. Lizzini, trad. et notes J.-B. Brenet, Paris, Vrin, 2018. À paraître (2018), avec G. Agamben, Intellect d’amour, Lagrasse, Verdier.

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Comment raser une table et pourquoi ? Averroès et mai (11)68

En 1168 – disons… en mai – Averroès (Ibn Rušd) achève la rédaction de son traité de droit Bidāyat al-muǧtahid wa-nihāyat al-muqtaṣid. Le titre arabe est un jeu de mot, rimé : Début pour celui qui s’efforce (de formuler un jugement personnel) et fin pour celui qui se contente (de l’enseignement reçu). Réfléchissons sur cette fin-début, en travaillant la métaphore chère à Averroès de la table rase. Nous naissons vierges, creux, blancs, puis nous passons à l’acte. Cet acte, pourtant, il faudra lui aussi à la fin le raser. Comment ? Et vers quoi ?