Amalia Boyer, issue de deux culltures (françaises et colombiennes), a fait ses études universitaires en Angleterre: elle est docteur en philosophie de l’Université de Warwick où elle a obtenu aussi un Master en Philosophie Continentale, et elle a obtenu son BA en Philosophie et Lettres à Anglia Ruskin University. Elle réside en Colombie depuis 2001 où elle est enseignante et chercheuse dans le domaine de la philosophie française contemporaine, la philosophie feministe, la pensée des Caraïbes et l’esthétique. Ses recherches portent sur les rapports entre ontologie et politique, sur le “tournant spatial”, le contemporain et les pratiques artistiques féminines / féministes. Elle est professeur principal á l’Université del Rosario où elle dirige le programme de philosophie, et est sous-directrice du groupe de recherche inter-institutionel (U. Rosario, U. Andes, U. Nacional) en “Esthétique et Politique”. Elle a été professeure invitée à l’Université de Mainz en Allemagne et a presenté de nombreuses conférences dans différents pays (France, Italie, U.S.A., Angleterre, Chili, Argentine, etc.). Elle a participé aux deux Biennales de Performance Philosophy (Surrey, UK, et Chicago, U.S.A.) et aux Open Studio de la Cité des Arts à Paris avec son travail en philoperformance. Elle est membre de la Société Colombienne de Philosophie (SCF), de la Caribbean Philosophical Association (CPA), du Réseau de Biopolitique et du Research Network for Performance Philosophy (PP).

Raised in two cultures (French and Colombian), Amalia Boyer pursued her higher studies in Britain; she obtained a PhD in philosophy from the University of Warwick, where she also graduated from a Masters degree in Continental Philosophy, after getting her BA in Philosophy and Literature at Anglia Ruskin University. She has been Colombia based since 2001, where she teaches and researches in the field of French contemporary philosophy, feminist philosophy, Caribbean thought, and aesthetics. Her researches focus on the relationships between ontology and politics, the “spatial turning point”, the contemporary in general and feminine/ feminist artistic practices. She is also head teacher at University del Rosario, where she runs the philosophy program, as well as the inter-institutional research group in “Aesthetics and Politics” (U. Rosario, U. Andes, U. Nacional). She was visiting professor at University of Mainz, Germany, and presented many conferences in different countries (France, Italy, U.S.A., U.K., Chili, Argentina, etc.). She has participated to both Biennales of Performance Philosophy (Surrey, UK & Chicago, U.S.A.) and to the Open Studio sessions at the Cité des Arts in Paris with her work in philo-performance. She is a member of the Columbian Philosophy Society (SCF), the Caribbean Philosophical Association (CPA), the Réseau de Biopolitique and of the Research Network for Performance Philosophy (PP).


Antigone. Œuvre, archive, témoignage.

 Quel rapport se noue entre puissance de résistance et pouvoir d’auto-annihilation dans la volonté et le savoir d’Antigone (Sophocle)? Quelles relations peuvent être tissées entre cette « figuration féminine » et l’expérience réelle des femmes au sein des nouvelles pratiques dans l’art performatif comme dans la vie civile et politique? Quelle est la place qu’occupe « la femme » ou le « féminin » dans la création de « scènes polémiques » et de « scènes esthétiques » ? Quelles formes a pris son entrée sur scène dans le corpus philosophique et dans le corps politique? Peut-on saisir ce qui reste du féminin comme trait d’union affectif entre être et sexe? Autant de questions auxquelles nous essayerons d’apporter des réponses en insistant sur le caractère paradoxal qu’occupe la figure d’Antigone dans l’imaginaire théâtral, philosophique et politique. Les scènes et formes auxquelles continue à donner lieu ce texte Ancien, les possibilités qu’il actualise à chaque nouvelle reprise, montre le partage entre politique et esthétique, philosophie et art mais aussi, entre critique et clinique.

L’épreuve consistera à faire une révision de plusieurs adaptations récentes du texte de Sophocle en Colombie où les limites entre œuvres, archives et témoignages sont troubles. La révision inclut « Je suis Antigone » adaptée et mise en scène par Johana Bahamón et Victoria Hernández, jouée par 14 internes de la prison du « Buen Pastor » pour dénoncer les abus dont elles ont été victimes dans l’institution (2014), et « Antigone tribunal de femmes » adaptée et mise en scène par Carlos Satizábal (bourse de création Art et Mémoire du Ministère de Culture 2013) où une majorité de femmes qui montent sur scène ne sont pas des actrices professionnelles sinon les mères (de Soacha) de jeunes garçons exécutés extrajudiciairement, après avoir été trompé sous couvert de fausses promesses de travail, emmenés de force, travestis en guérilleros et relocalisés dans d’autres zones du pays pour y être déclarés, par les militaires, comme tombés au combat (ces cas sont mieux connus sous le terme de « faux positifs »).

Antigone. A work, an archive, a testimony

 What is the relationship between the power to resist and the power to self annihilate tied in the will and knowledge of Antigone (Sophocles)? What relations can we reveal between this “feminine figuration” and the real experience of women within new practices of performance art, as well as within civil society and politics? Which role does “woman” or “the feminine” play in the creation of “polemical scenes” and “esthetical scenes”? How did her entrance on the stage translate within the philosophical corpus, and within the political body? Can we understand what is left of the feminine as the affective link between “being” and “sex”? These are all questions we will try to answer, insisting on Antigone’s paradoxical quality in the theatrical, philosophical and political imaginary. Through the forms and scenes this Antique text keeps giving birth to, and the possibilities it actualizes every time it is played on a stage, Antigone highlights the repartition between politics and aesthetics, philosophy and art, but also critique and clinic.

Therefore the present exercise consists of revising several recent adaptations of Sophocles’ text in Colombia, where the borders between works, archives and testimonies are blurred. This revision includes “I am Antigone”, adapted and directed by Johana Bahamón and Victoria Hernández and performed by 14 inmates from “Buen Pastor” prison in order to denounce the abuse they have been prey to within the institution (2014). It also includes “Antigone, women tribunal” adapted and directed by Carlos Satizábal (Art and Memory Creation Fellow, French Ministry of Culture, 2013), where a majority of the women on the stage are not professional actresses, but mothers (from Soacha) of young boys who were victims of extrajudicial executions after being deceived under cover of false employment promises, disguised as guerrillas and relocated in different regions of the country for the army to declare them “fallen in combat” – these cases are better known under the term “false positives”.

Conférence (20 min)

Salle II, 3h20