Baptiste Le Bihan

Baptiste Le Bihan est collaborateur scientifique à l’Université de Genève et membre associé à l’Université de Rennes. Ses recherches portent principalement sur la philosophie de la nature, selon une approche couplant métaphysique contemporaine et philosophie de la physique. Après une thèse en philosophie du temps à l’Université de Rennes 1 et à l’Université de Fribourg obtenue en 2015, il a exploré le champ de la philosophie de la gravité quantique comme chercheur postdoctorant au sein du projet “Space and Time after Quantum Gravity” mené à l’Université d’Illinois à Chicago et à l’Université de Genève. Ses recherches ont donné lieu à plusieurs publications, notamment dans les revues Philosophical Studies, Philosophy Compass, Metaphysica, Studies in History and Philosophy of Modern Physics, et Philosophy East and West. Il travaille actuellement à la réalisation de deux ouvrages à paraître chez Oxford University Press et Vrin.

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A la recherche de l’espace et du temps perdus

La physique contemporaine pourrait bien nous livrer un enseignement incroyable, à savoir que l’espace et le temps n’existent pas fondamentalement. Deux approches, en particulier, pourraient entraîner une telle conséquence : la théorie des cordes et la gravité quantique à boucles. Après avoir examiné en quel sens l’espace et le temps sont aux abonnés absents d’après ces approches, nous explorerons les conséquences philosophiques de cette disparition. En effet, à première vue on peut construire trois interprétations philosophiques de cette affirmation. Premièrement que l’espace et le temps n’existent tout simplement pas. Deuxièmement qu’ils existent, mais uniquement à un niveau émergent de réalité. Et troisièmement que la réalité spatiale et temporelle existe fondamentalement, entraînant la conséquence curieuse que notre niveau macroscopique est en un certain sens plus fondamental que les descriptions plus fines et quantiques de la gravité quantique. Lors de cet exposé, nous examinerons les avantages et problèmes propres à chacune de ces trois approches.

Conférence, 20 min