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Rachida Triki est professeur des universités, spécialité philosophie de l’art, fondatrice de l’Association Tunisienne d’Esthétique et de Poïétique. Elle a organisé des rencontres internationales sur les problèmes contemporains de la création. Auteure de L’esthétique et la question du sens, Arcantères, Paris 2000, L’esthétique du temps pictural( CPU, Tunis 2001), L’image, ce que l’on voit, ce que l’on crée( Larousse Paris 2008). Elle est co-auteur de L’image, Foucault, Deleuze, Lyotard, (Vrin, Paris 1997), Michel Foucault, La peinture de Manet, (Seuil, Paris 2004) et Femmes, culture et créativité en Tunisie, (Crédif, Tunis 2002), L’artiste( Klincksieck, Paris 2005), Art et pouvoir(Klincksieck, Paris 2007). Elle a été commissaire d’expositions et a écrit plusieurs textes de catalogue sur la peinture au Maghreb et organisé des rencontres internationales sur les problèmes contemporains de la création. Elle a aussi coproduit pour la télévision tunisienne une vingtaine de moyens métrages sur les peintres tunisiens dans leur atelier. Elle est actuellement membre du comité scientifique du collège international de philosophie(Paris).


 

Citoyenneté créative et processus d’individuation

Penser la mise en œuvre immanente au devenir démocratique comme émancipatrice revient donc à légitimer le devoir d’individuation comme devoir de préservation de la personne, dans le respect de la citoyenneté. Ce respect dépend de la reconnaissance des capacités de l’autre à la production de sens.  L’exercice de la liberté et de la souveraineté se manifeste au mieux dans la capacité de création qui donne lieu au jugement d’autrui et à sa confrontation. C’est pourquoi la  reconnaissance en l’autre d’un potentiel d’action et d’invention de sens (nouveau) peut permettre un partage et une intensification de la vie sociale, conditions de possibilité d’une égalité assumée et réfléchie.

En tenant compte à la fois de l’importance de la pratique de la citoyenneté dans la mise en œuvre des valeurs démocratiques ainsi que de l’impact des affects quant à la stigmatisation de l’étranger, on peut penser aujourd’hui  que la résistance à la culture de la peur, devient une action citoyenne salutaire.

Conférence, 20 min